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Autour du pôle

Exposition terminée

Event Details

  • From: 16 décembre 2015
  • To: 2 novembre 2015
  • Starting at: 00:00
  • Finishing at: 00:00

Address

  • Galerie de la Salle des Fêtes
  • Mairie du XIème
  • 75011 Paris
  • France

Au détroit de Béring, quatre vingt douze petits kilomètres séparent la Sibérie orientale, le bloc russe, de l’Alaska, le bloc américain. Géographiquement, pendant toute l’année, cet endroit est un des rares où Russie et Amérique se font face.
De chaque côté de cette ancienne frontière septentrionale de la Guerre Froide, vivent aujourd’hui deux mondes que tout sépare. Deux mondes autrefois peuplés par les mêmes ethnies originaires d’Eurasie. Huit mille ans plus tard, ces liens ethniques ne sont plus qu’un vague souvenir.
Côté russe, j’ai passé quelques jours à Pevek, cinq mille âmes, avant d’’embarquer à bord de Tara en 2013. Dans cette petite ville du bout du monde, tout porte les stigmates de l’ère communiste. Cet ensemble triste ressemble à une cité HLM défraîchie, par endroit délabrée, quasiment à l’abandon. Le port et une usine thermique rythment toute l’activité de cette population très isolée. Le béton règne partout à Pevek, au milieu de la toundra. Une austérité encore renforcée par le fait qu’en marchant on ne voit aucune enseigne, aucun supermarché, pas plus de restaurant ou d’hôtel. Tout se passe à l’intérieur. Un supermarché dans un appartement. Une guesthouse dans un immeuble, il faut le savoir. Les voitures sont aussi d’un autre âge. Pevek l’endormie, n’a pas vu encore arriver le train de la modernité.
Pas loin de là, de l’autre côté de Béring, Tuktoyaktuk au Canada. Comme à Pevek, le climat polaire est de rigueur et sévit une grande partie de l’année. Pourtant, à Tuktoyaktuk, comme dans le reste des territoires Inuit du Canada et du Groenland, on vit dans un autre monde : celui qui va vite. Internet est ici partout et les connexions chères mais correctes. À Pevek, c’était de l’artisanat. Ici, il y a un supermarché d’un chaîne implantée dans quasiment touts les settlements, une poste, des quads, des pick-up et des trucks à la pelle.
Au Canada, l’heure est au développement de grands projets : ports, mines etc. mais on ne veut pas pour autant perdre ses racines, la chasse traditionnelle. Comme ce hameau canadien qui a pris le train à l’heure, contraint de s’adapter aux bouleversements induits par le changement climatique, à Ilulissat au Groenland, c’est le même état d’esprit. Dans cette Baie de Disko où il n’y a plus de banquise que deux mois par an, contre dix il y a vingt ans, on n’a d’autres choix que de s’adapter pour survivre. Faute de glace, les musher cèdent leur place aux pêcheurs.
Ces quarante photographies prises lors de notre tour de l’arctique, il y a déjà trois ans témoigne des évolutions importantes en cours dans cette région de l’arctique.