Du 23 septembre 2007 au 23 février 2008, je réalise un nouveau rêve. Pour la première fois de ma vie, je participe à une expédition polaire, avec au programme aussi mon premier hivernage sur la banquise.
Après plusieurs nouveaux projets d’expé qui se sont soldées par des échecs, je suis finalement recruté, au début de l’été 2007, pour cette mission à bord de la goélette polaire Tara. Dans le sillage de l’expédition avec Pahi, j’assumerai le rôle de correspondant d’expédition. Ce voilier en aluminium de 36 mètres de long est l’ancien Antarctica de Jean-Louis Étienne. Il est taillé pour ce genre d’aventure et pas des moindres : volontairement mis en dérive au milieu de la banquise arctique en septembre 2006, l’équipe de Tara doit y réaliser des mesures scientifiques, pendant au moins un an et demi, dans le cadre de l’année polaire internationale.
Pour la première fois avec cette aventure, je réussis à combiner toutes mes passions : la mer, la vie à bord d’un voilier en équipage, l’écriture, la photo et le reportage en vidéo.
Avant de rejoindre Tara, pendant ma préparation, je me suis aperçu qu’il n’existait aucun document photographique en noir et blanc pris au cours de la longue nuit au pôle nord. Les photographies de cette galerie, réalisées avec un appareil numérique, sont le fruit d’un travail minutieux. Elles ont été prises quelquefois dans un froid intense.
Pendant quatre mois nous avons été plongés dans la nuit polaire. Jour après jour ou plutôt nuit après nuit, j’ai essayé de décrire cet environnement irréel dans lequel nous vivions à dix. Le temps semble s’être complètement arrêté et les occupants de cette glacionef, les Taranautes, transformés en personnages flous et fantomatiques.
Le tout est drapé dans une poésie ou l’imaginaire trouve un terrain de jeu sans limites.