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Okeanos

Dans cette quête d’aventures, d’art, de paix et de sens qui résume ma vie, j’ai sillonné quelques déserts de la planète, parmi lesquels les océans.
Eveillé très tôt à la beauté de cet élément par ma famille, ces déserts liquides ont depuis été pour moi une source d’inspiration, encore sans limites.
je leur rends hommage ici, à travers ces vingt quatre images,. Menacés aujourd’hui par la cupidité et l’aveuglement des hommes, ils sont en danger. Et notre pouvoir sur la Terre est devenu tellement grand qu’ils sont désormais entre nos mains, bonnes et mauvaises.
J’espère que les générations futures trouveront la raison et la conscience nécessaires pour maintenir un équilibre et y puiser avec parcimonie, richesses, aventure et émotions.
Ces photographies sont le fruit d’une transat dans l’Atlantique Sud, en 2010. Des rives de l’Afrique du Sud à celles du Brésil et de l’Argentine, en passant par les îles de Sainte-Hélène et d’Ascension.
L’Atlantique, c’est aujourd’hui l’océan où j’ai le plus navigué de toute ma vie, bien avant l’Océan Glacial Arctique et l’Océan Austral. Je ne connais pas du tout en revanche l’Océan Indien et très peu l’Océan Pacifique.
Du nord au sud, même sans bouger, à chaque minute de la journée il n’est jamais le même. Lumières, ciels, reflets, couleurs de l’eau, tout change en quelques secondes. La photographie sauvegarde ces instants magiques, éphémères. Donne à voir et ressentir les émotions, la beauté que transmettent ces instants d’éternité.
Au large de l’Afrique du sud, il héberge des oiseaux en tout genre, damiers du Cap, albatros, ces planeurs du grand sud. On croise aussi régulièrement de jeunes otaries à fourrure qui se prélassent sur le dos, insouciantes des dangers qui les guettent.
Sur la route de l’équateur en remontant la côte africaine, la surface de l’étendue liquide n’est percée que de rares oasis insulaires, d’origine volcanique. Dans ces eaux chaudes vivent des poissons tropicaux.
Le long de la côte de l’Amérique du sud, l ‘Atlantique s’irise de mille crêtes blanches dans sa grande descente vers l’Antarctique : quarantièmes rugissants, cinquantièmes hurlants…On marche sur les traces de ces marins cap-horniers qui, rien qu’à la voile, bravaient le monstre.
Un peu plus au sud apparaissent les premières glaces à la lisière avec l’océan Austral.
Dans l’hémisphère nord, on retrouve des eaux froides, elles bordent ici la côte est des Etats-Unis d’Amérique, et invite au “grand voyage” vers les terres du Nord.
Lorsqu’on traverse sa dorsale, colonne vertébrale océanique d’où surgissent des sources thermales chaudes, on sait que dans ces fosses vivent quelquefois des êtres datant de la naissance du monde.
Ce désert liquide, plus modeste en superficie que son grand frère Pacifique, semble avoir été conçu à la taille des hommes. Des routes maritimes naturellement construites par les régimes de vents et de courants, offrent de nombreux abris à des distances raisonnables.
Dans l’Atlantique, Il y a toujours un bout de terre bien placé, escale naturelle sur la route de vents souvent portants. Mais alors que nous nous y rendons aujourd’hui grâce au GPS, il a fallu des années d’exploration et de naufrages pour les trouver !
Voici quelques uns de ces instants d’Océan, moments d’intimité saisis en glissant sur le dos de l’un des plus grands géants que la Terre ait créé.