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Mardi 5 décembre 1995

Mardi 5 décembre 1995

La drosse de barre a cassé. C’est la pièce qui relie les safrans pour diriger Pahi et la barre à roues. Elle a cassé dans la nuit lors d’un surf d’anthologie, une glissade infernale sur le dos d’une vague géante. Je crois qu’on a atteint 16 nœuds (presque 31 kilomètres/h). Surf signé Yo.
Au petit jour, alors que le bateau est à la cape en plein océan, depuis plusieurs heures, tout le monde s’est mobilisé pour la réparation. Y compris les malades. A l’intérieur de la coque Yo et Didier. A l’extérieur, dans l’annexe Pierre-Antoine (P.A) et moi. Mission délicate, essentielle mais réussie. La drosse a un nouvel œil.
Et l’avalanche de records continue. Pahi a franchi hier la barre des 16,8 nœuds. Le surf a duré presque 30 secondes. Dans les coques, la vibration est telle qu’on croit que tout va exploser sous les contraintes. Dehors sur le pont on est éclaboussé par des gerbes d’eau.
Avant la nuit, l’air dépressionnaire annoncé par le bulletin météo radiophonique est arrivé. Dans la nuit le baromètre est ensuite tombé de 1010 à 987 mb, on a donc commencé à se demander comme c’est le cas devant pareil baisse, qu’est ce qui était en train de se passer. Au point d’envisager le pire un…cyclone était en train de se former sur l’océan. Extrêmement rare en cette saison. La Transat des Alizés traverse justement à ce moment là, pour ces conditions généralement calmes.
Comme on nous l’avait appris dans les cours météo avant de partir de Brest, on a commencé à prendre la température de l’eau, de l’air, pour essayer de voir si les conditions de formation d’un ouragan étaient réunies. Quelques jours après on en a déduit que le baromètre avait du taper dans un surf, et que ça l’avait déréglé.
Mystère du large.

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