Samedi 20 octobre 2007
La semaine est passée comme une fusée depuis mon dernier journal de bord. Deux logs (articles pour le web) rédigés cette semaine sur la nuit polaire des anciens et des nouveaux. Sinon, semaine normale surtout consacrée à la préparation du bateau et à l’écriture.
Vendredi alors que j’étais en train d’aider au conditionnement des parachutes, Michael (PC parisien, responsable de la partie vidéo) m’a appelé pour me demander de réaliser un complément de reportage sur la tempête et de mettre en boîte, au cas où, la fin de la préparation du bateau.
Je suis donc ressorti aussi sec du bateau en me disant en moi-même : « Je vais filmer la fin de la préparation des parachutes ».
Et là il a fallu faire comprendre à la plupart des membres de l’équipage, sans avoir trop le temps de l’expliquer, que j’avais enfilé la casquette du journaliste et que je n’étais plus là pour les tâches auxquelles je participais avant. Pas évident.
Surtout que certains notamment Hervé et Grant considèrent très clairement que la communication passe après certaines priorités liées au bateau.
Les parachutes sont-ils des priorités ? Je sens que je vais devoir lutter régulièrement pour m’extraire de certaines activités. Car souvent ce qui est vraiment intéressant à filmer nécessite aussi mon aide. Difficile dilemme.
Cet après midi, au moment de la fuite sur la safran bâbord et la fuite de CO2, j’ai interrompu toute activité journalistique et puis j’ai aidé ensuite à la redescente des parachutes.
Je pense que ça aurait été très mal vu que j’exprime le souhait de filmer cette séquence, intéressante par ailleurs pour illustrer le travail pendant la tempête, comme me l’a demandé Michael. Bref, c’est pas toujours facile, et pour corser le tout, la caméra fait des siennes. Le froid commence à lui causer des petits soucis.
Ça m’a mis de mauvaise humeur, mais bon il n’y a pas mort d’homme et la vie continue.
Mais entre le matériel usé et pas toujours complet, la difficulté de pouvoir filmer certaines séquences je ne suis pas très optimiste côté images.
Je ne pense pas que je pourrai faire beaucoup de ce côté-là, mais on va essayer.
Bruno, le cameraman du premier équipage m’avait prévenu. Même si globalement, je pense que les équipiers qui sont là en ce moment se rendent plus disponibles pour les images et les interviews, que pendant le premier hivernage.
Je pense qu’il faut que je mette surtout le paquet sur les logs et les photos. Optimisme de rigueur et patience arctique au programme. Sinon les logs écrits et les photos noir et blanc, je trouve que ça marche vraiment. Ça c’est très encourageant.
Patience et calme, demain il fera un peu jour ! Et puis y’a banhā !