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Maroc

Autant le noir et blanc m’a permis de parler des hommes au travail dans certaines villes du Maroc. Autant la couleur m’a tout de suite orienté vers les paysages, les animaux, le désert, l’espace. Et dans ce pays on n’en manque pas. Cette sélection est le fruit de nombreux voyages dans ce pays que j’aime particulièrement.
Armé d’une carapace qui ressemble à l’armure d’un chevalier, un scarabée progresse avec difficultés sur une terre desséchée, un territoire qui pour lui semble infini. Effort titanesque sous ce soleil de plomb mais il n’a pas le choix, il joue là en même temps sa vie et survie.
Un peu plus au frais dans l’Atlas, ce petit écureuil des sables. Léger, aérien, il glane en ce printemps et au milieu de ces rochers ce qu’il peut, dans ces montagnes désormais sans neige.
Pendant ce temps là dans le désert se joue une scène  digne d’un film de science fiction. Un joli nuage blanc aux formes rappelant celles d’un mammifère marin nage au dessus d’une belle dune ocre. Lui, flottant, insouciant, seul dans cet océan gazeux. Elle, esclave à jamais de l’apesanteur, un peu jalouse. Les déserts sont un lieu de prédilection pour retrouver cette poésie que m’inspire la vie, lorsque je suis en paix avec moi-même.
La Maroc, c’est la Terre de tous les contrastes. En quelques heures on passe des forêts primaires de cèdres d’Ifrane, dans un paysage comparable à celui des causses français, à la luxuriance d’un jardin d’Eden qui s’épanouit autour de cette eau, source de vie, dans la Vallée du Ziz ou du Draa.
Quelques degrés de latitude plus au sud, on abandonne ces oasis pour pénétrer dans les forges de l’enfer. Dans le sud-est marocain, passé Merzouga et ses dunes orangées, lorsqu’il est au zénith, le soleil fend les pierres pour en faire du sable et agrandir encore, jour après jour, le Grand Sahara.
Ici avec ce passage brutal de l’aridité à la fertilité, on comprend le rôle capital que joue l’eau dans nos vies. C’est au Maroc, après l’existence, le bien le plus précieux.